Douce France – e02

Lyon, 22 avril 1971,


Cher Bertrand,


J’espère que toi et Marie vous allez bien, et que maman se porte bien. Alain va bien, il a reçu ta lettre, mais tu sais comment il est, plus occupé à regarder les étoiles qu’à répondre à son parrain. Il t’embrasse.


Il y a dix ans, je suis partie, et c’est à ce moment là que notre père est mort pour moi.Caroline a bien essayé de me convaincre de venir (pour maman), mais après ce qu’il nous avaient fait à elle et à moi, je n’en ai pas eu la force.. Et puis tu imagines, Caroline, Alain et moi qui viendrions à l’enterrement : du grain à moudre dans le village pour les dix prochaines années.Je ne suis d’ailleurs pas sure que maman aurait appréciée de voir Caroline.. et hors de question que je vienne sans elle..


La traite du matin est bien loin pour moi, la vie à Lyon est fantastiquement riche de culture et de beauté. Les artistes qui travaillent avec Caroline sont incroyables, nous sortons énormément au théâtre et visitons de nombreuses expositions artistiques. Alain en profites énormément pour s’instruire et s’ouvrir au monde, il deviendra quelqu’un, j’en suis sure.
Mon nouveau poste au planétarium est passionnant mais également très prenant. Nous préparons une exposition qui sera j’en suis sure incroyable. Pourquoi n’en profiteriez vous pas pour passer me voir à Lyon à cette occasion ? Tu pourrais venir avec Marie, et maman aussi, si elle le veut. Tu trouveras bien quelqu’un pour veiller sur la ferme pour quelques jours ! Et qui sait, peut-être que tu découvrirais tout le charme de la vie citadine, et que tu voudras venir t’installer.


Embrasses Marie et maman pour moi,


Elodie.

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