Saint-Joseph de rivière le 15 avril 1971
Très chère sœur, nous t’avons point vu ce matin à l’enterrement du paternel.
Ça a fait 10 ans jeudi, je pensais que tu avais pardonné. En plus, il avait changé ces derniers temps…
Bref, la mère a pleuré pour faire bien devant les invités, tu la connais.
Je te rassure, je ne suis pas resté longtemps. Donner du blé à moudre aux commères du village, c’est pas mon truc.
Bref, par chez toi, comment se porte mon filleul? A t’il bien reçu ma dernière lettre? Et toi, comment se passe la vie à la ville? Tu t’y es enfin faites? L’odeur de la traite du matin ne te manque pas?
Je te laisse, il faut que j’aille encore réparer la clôture que le taureau a détruite il y a 2 jours.
Je t’embrasse.
Affectueusement.
Ton frère Bertrand.