Les brouillards de Londres – e01

Luton, Angleterre, 21 novembre 1877

Chère Collègue.

J’ai bon espoir que ce courrier vous parviendra au plus vite. Je sais que vous êtes inquiète de ne pas avoir eu signe de vie depuis mon départ il y a trois jours suite au signalement de la découverte de ce cadavre repêcher dans la Tamise.
Rassurez-vous, je suis vivant. Et si je vous écris depuis Luton c’est bien parce que mon enquête m’y a menée. 

Mais pardonné moi d’oublier les bonnes manières en ces circonstances. Je tiens toutefois à rester Gentleman. Je sais que vous avez été très occupé avec la disparition de votre frère. Je n’ai pas eu le temps de vous demander si vous aviez eu une piste et si l’inspecteur Principal Sherzey vous a autorisé à enquêter sur cette affaire qui vous concerne au plus au point. J’entends bien vous aider dès que cette affaire de meurtre sera résolue. J’espère malgré tout que vous continuerez à nous cuisiner cet excellent gâteau à la carotte dont vous avez le secret. Tout le service en parle encore. Aviez-vous travaillé en la pâtisserie auparavant?

Ne voyez pas dans mes questions une forme d’indiscrétion mal placé, mais j’aime connaitre les personnes avec qui je travaille et nous faisons équipe depuis peu. De plus, je suis actuellement dans le train qui me mène à Luton et j’ai passablement le temps de rédiger cette lettre et d’y ajouter quelques petites questions personnelles qui nous permettront de nous connaître et de former une équipe des plus efficace lors de mon retour. Je pense que mon enquête m’obligera à voyager souvent dans le pays. Je vous enverrais de nombreuses lettres. Nous profiterons donc de ces correspondances pour évoquer l’enquête tout en parlant de nous. D’ailleurs pour nos correspondances, vous pourrez m’écrire directement au Station Hotel 40a Guildford St, Luton LU1 2PA. C’est là que je vais descendre à mon arrivée à Luton.

Revenons-en à notre affaire. Le 18 novembre dernier, je suis parti précipitamment suite au télégramme indiquant qu’un cadavre avait été repêché dans la Tamise à la hauteur du Shakespear’s Globe. A mon arrivé, la victime était allongée sur le quai les premiers, agents de police étaient déjà présent. Il ne fut pas nécessaire d’interroger les témoins pour l’identifier. Ce n’était autre que Lord Mathew Mortimer. Le célèbre politicien et ami de la Reine. Autant dire que cette affaire va faire grand bruit. Mais si vous avez lu les journaux, vous connaissez déjà l’histoire et la cause de la mort. Celui qui a étranglé le pauvre homme avait une force de géant, car la nuque a été brisée lors de l’étreinte. Puis le corps fut jeté dans l’eau. Dans la main du défunt, une casquette élimée a été retrouvée. L’homme la tenait si fermement qu’il a été impossible de lui enlever plus l’examiner plus avant. Cet objet appartenait à son agresseur sans l’ombre d’un doute.

Mais, ce qui est indiqué dans le London Times est faux. Ce n’était pas un vol qui a mal tourné. La victime avait encore son argent et objets de valeurs à lui quand son corps a été sorti du fleuve. Ceci indique donc qu’il n’a pas été tué pour ses possessions, mais pour une raison tout autre. Les mobiles pour tuer une personne aussi importante sont légions. Aussi, je souhaiterais que vous alliez enquêter dans la haute société histoire d’en apprendre plus sur Mortimer et surtout de lister ses ennemis. J’avoue ne pas connaître son domaine de prédilection. C’est juste un homme d’affaire important. Il serait intéressant d’en apprendre plus à ce sujet. Votre présence à Londres vous permettra d’en apprendre plus.

Après avoir jeté un œil au corps, j’ai laissé les agents interroger les passant et me suis dirigé vers le Raven’s Bock, un tripot dont je connais bien le propriétaire. Je vous épargne les multiples péripéties pour obtenir le droit d’entrer dans son établissement. Mais au final, j’ai appris qu’un docker, nommé Henry les gros bras aurait quitté précipitamment le quartier dans la nuit. Certains ont affirmé qu’il est venu boire un verre ou deux au tripot et qu’il aurait offert une tournée générale à tout le monde. Chose qui n’est pas dans ses habitudes. Son veston était quelque peu déchiré et il n’avait plus sa casquette. On raconte, qu’avec l’effet de l’alcool il aurait déclaré vouloir quitter Londres le soir même car un travail lucratif lui permettrait maintenant de ne plus avoir besoin de décharger les bateaux. 

J’ai évidemment suivis la piste. Et en allantsur les dock, j’ai rapidement appris que l’homme avait fait ses bagages pour retourner dans sa ville natale. Luton. L’homme s’appelle en fait Henry Brown. Il est grand, fort et semble une personne sans scrupule. 

Me voilà donc en route pour Luton en espérant trouver plus d’informations. Lorsque ce courrier vous parviendra, je serais surement entrain d’appréhender le suspect. En tout cas, tel est mon objectif. 

Amicalement,
Gordon Smith.

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