Lyon, le 6 mai 1971,
Cher Bertrand,
Ta dernière lettre me va droit au cœur, et je suis impatiente de vous revoir, toi et Marie. J’organiserai une visite de Lyon : nous ferons les beaux quartiers, les places du centre-ville, la Fourvière bien évidemment, et nous irons manger dans un bouchon lyonnais où nous avons nos habitudes avec Caroline.
Alain est également très impatient, maintenant que je lui ai évoqué la fameuse surprise ! Il ne me parle que de cela tous les soirs au moment du coucher ! Il a hâte de te montrer les constellations qu’il sait déjà reconnaître, et d’en apprendre de nouvelles avec toi autour d’un livre, sous le ciel étoilé.
Pour maman, cela ne m’étonne guère.. Les mentalités sont dures à changer malheureusement.. Ce n’est encore pas toujours facile pour Caroline et moi, certaines personnes nous considèrent encore comme des personnes anormales, et irresponsables d’élever un enfant.. Et pour papa, je n’en savais rien.. mais j’aurais de toute façon eu trop peur qu’il dénigre Caroline devant Alain.. Ce ne sont pas des choses qu’il doit entendre.. il est trop jeune et innocent pour être confronté à cette réalité.
Nous vous embrassons et avons hâte de votre venue.J’espère que ton homme de ferme fera l’affaire très vite !
Elodie