Douce France – Intro

Seconde écriture épistolaire.
Le thème imposée était: échange entre deux membres d’une même famille depuis la France profonde (très profonde) dans les années 70.

Les deux joueurs ne se connaissaient pas et sont issus de deux équipes différentes: Nimprotekoa et Impropotames, Colette et Xavier.

Note: Cet échange a le record de rapidité de réponses avec 3 courriers échangés le même jour !!!

Un bel échange bucolique laissant planer de sombres secrets …

Have Fun …

Cher Docteur – e10 – The End

Phnom Penh, le 15 avril


Elisabeth


J’ai longuement hésité à vous écrire. Car je vous en voulais. Oh oui je vous en ai voulu. Vous aviez tout détruit. J’étais heureux. Une nouvelle vie, de nouvelles perspectives s’offraient à moi… et puis cette fameuse soirée…
Et puis l’enquête de police, les interrogatoires, les évaluations psychiatriques… 
J’ai pris du recul. J’ai fait le point sur ma vie. Je me suis rendu compte de pas mal de choses. Je vous ai fait du tort. Mon comportement a été inapproprié. Je ne peux pas encore vous pardonner je suis désolé… ça viendra peut être un jour… mais je ne pardonne pas non plus ce que j’ai fait avec vous… je vous ai aidé…  mais j’ai profité de vos faiblesses. Comment ai-je osé agir de la sorte?
Je suis content d’apprendre qu’on s’occupe bien de vous. Vous avez été déclaré irresponsable de vos actes et vous n’irez pas en prison. Vous allez remonter la pente. 
Pour ma part j’ai quitté Paris, j’ai quitté la France. J’ai revendu toutes mes parts de la clinique, mon appartement, ma Porsche… quand j’y pense cette vie n’était pas faite pour moi. 
Je me reconstruit au Cambodge ou je travaille comme médecin bénévole dans un dispensaire d’un quartier pauvre de Phnom Penh. Je vis simplement et me consacre à fond à mes patients. 
Je n’envisage pas de rentrer. Je souhaite ne plus avoir de contact avec vous Elisabeth. Je me devais de vous écrire une dernière fois. Emilie est morte et nos relations aussi. Vous avez eu le courage de m’écrire à nouveau  après les événements, ça démontre une certaine force de caractère de votre part, mais nos vies se séparent à jamais… maintenant. 


Je vous dit adieu. 


Dr Duval

Cher Docteur – e9

Lille, le 13 janvier 


Docteur Duval,


J’ai enfin trouvé le courage de vous écrire ce courrier. Je sens que vous n’avez plus d’estime pour moi et croyez moi je le comprends pleinement suite à ce que j’ai fait. Si je vous écris c’est pour vous demandez pardon, pardon d’avoir franchi cette ligne de non retour alors que vous vous étiez employé à me remettre sur le droit chemin, que vous vous êtes si bien occupé de moi. Vous m’avez épaulée, écoutée et voilà comment d’un un seul geste je vous remercie.
J’ai repris mon traitement et je vais mieux. Je réalise peu à peu mes actes et mes mots. Ici on s’occupe bien de moi malgré le méfait que j’ai commis.Je me dois de vous expliquer mon geste si l’on peut trouver une logique à cette histoire. Nous ne nous sommes plus parlés depuis cette sombre nuit. Je me remémore cette soirée en boucle. Je la vois dans mon salon sourire aux lèvres me contant sa joie, son amour pour vous, elle était si belle. J’entends encore son rire, je sens encore son parfum , elle était d’une grande beauté et maintenant je ressens ce qui vous plaisait en elle. Cependant prise dans ma paranoïa, ma crise psychotique ma raison était perdue et mes mains ne me répondaient plus. Plus le temps avançait et plus mes idées se brouillaient. Pour me sentir à nouveau en paix j’ai pris ce couteau et me suis approchée lentement d’elle, je lui est enfoncé la pointe du couteau avec une simplicité glaçante.
Aujourd’hui, votre amour est morte et j’en suis la seule responsable… Docteur Duval je vous dit adieu et espère que vous me pardonnerez un jour. Répondez à ce dernier courrier je vous en conjure et conter moi ce que vous êtes devenu.
Bien à vous

Elisabeth 

Cher Docteur – e8

Elisabeth


J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps. Il est temps de penser un peu à moi. 
J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie à mes patients. En effet je me suis construit une réputation et une certaine notoriété. Mais j’ai du laissé de côté ma vie personnel. 
Ma décision est prise. Je pars à Paris dès la semaine prochaine mais Je quitterai définitivement Lille après les fêtes de fin d’année, ce qui me laisse temps de préparer ma succession. 
Je peux déjà vous donner le nom de mon successeur qui a toute ma confiance, le Dr Rémi Larose-Martin et a qui j’ai déjà parlé de vous. Il est présent à mes côtés des cette semaine. 
Je reviendrai de temps à autres pour finaliser les affaires courantes. 
Je suis serein et je sais que vous êtes sur la bonne voie Elisabeth. J’ai suggéré à Emilie de vous faire évoluer sur un poste plus gratifiant.
Bien sûr vous Pourrez toujours m’écrire et je m’efforcerai de répondre à toutes vos interrogations. 


Dr Henri Duval

Cher Docteur – e7

Docteur Duval,

Je lis et relis sans fin votre dernier courrier. Je me sens perdue, je ne comprends plus bien ce qui se passe et vous savez que je n’aime pas bien ne pas maîtriser la situation. Vous êtes amoureux d’une femme au point d’abandonner ce que vous êtes… De quitter votre vie, vos patients, votre notoriété… De revenir à l’anonymat, de reprendre à zéro. Tout cela pour une femme!!!
Mais suis-je la seule à me rendre compte de l’énormité de la situation ? Certes vous contez ces qualités ( qu’elle sait mettre en avant avec beaucoup d’hommes) mais connaissez vous toutes les facettes de cette femme que je vois tous les jours, que j’observe depuis si longtemps ? Elle vous trouve le poste de vos rêves sans aucun doute je ne peux revenir là dessus mais elle vous éloigne de votre vie, de vos passions, de votre notoriété, de moi…
Je ne puis trouver d’autres mots: c’est de la manipulation et pour le coup je sais en reconnaître quand j’en vois c’est art que je pratique depuis tant d’années.
Docteur, je ne suis pas jalouse de l’amour que vous lui portez, je ne peux me le permettre, mais pourquoi vous envoyez à Paris loin de tous vos repères..
J’ai besoin que vous m’ éclairiez sur la situation…

Elisabeth

Cher Docteur – e6

Paris, le 29 octobre


Cher Elisabeth


Je me dois de vous donner quelques explications.
Tout d’abord, je veux que vous sachiez que je vous souhaite que du bien. Je vous ai accompagné durant toute cette période noire et je vous accompagnerai encore pour atteindre votre objectif!
Je pensais maîtriser la situation, et puis je me suis laissé emporter par mes émotions, mes mensonges et mes sentiments… et je suis peut être allé trop loin. 
Emilie. C’est bien d’elle qu’il s’agit. 
J’ai profité de vous pour me rapprocher d’elle. 
En effet. Grâce à vous je l’ai rencontré. J’ai demandé à m’entretenir avec elle en vue de votre réhabilitation dans l’entreprise. 
Je peux vous affirmer que ce ne fut pas une mince affaire… j’ai du me battre et nous avons enchaînés plusieurs entretiens.. Ce qui n’était pas pour me déplaire… Car mes sentiments a son égard n’ont fait que grandir…
Malgré son mauvais comportement et ses écarts avec vous c’est une femme qui a du cœur et qui a bien voulu vous réintégrer!
Autre chose que je dois vous dire : Emilie me propose, grâce à ses relations  d’investir et d’intégrer un grand cabinet à Paris… une opportunité unique… mais qui m’obligerait à me désengager de toutes mes activités à Lille…

Voilà vous savez tout. 


Dr Henri Duval

Cher Docteur – e5

A Lille, le 24 octobre 


Cher docteur, 


Je suis triste et en colère d’avoir lu votre réponse qui laissait mes questions sans réponse. Et ensuite je me suis dit que je pouvais peut être vous remercier car vous m’avez redonné le goût de la traque, de la recherche…. J’ai profité d’une occasion en or et ai accepté un déplacement avec Emilie mon supérieur, j’ai su feindre la docilité et l’obéissance, elle ne peut plus se passer de moi… Je vais vous raconter mon aventure…Nous avons pris le train en première classe, le wagon était presque vide, quel plaisir de pouvoir respirer et pouvoir se recentrer. Le trajet fut court mais suffisant pour que je puisse revoir chaque détail de mon plan avec la rigueur nécessaire.
Déplacement jour 1: Petit déjeuner à l’hôtel. Un café une tartine. Très sombre. Le tout accompagné de la lecture de quelques pages du journal
Déplacement jour 2: un rendez vous avec un homme dans le fameux café de la place dans le 5ème arrondissement. Une salade sur le pouce et un verre de rouge. Quelques accolades laissent à penser que les deux individus se connaissent bien.
Déplacement jour 3: Déambulations dans les rues ensoleillées, un arrêt dans un parc, le parc Monceau si je me souviens bien. Un peu plus tard une femme apparaît au loin. Je ne la reconnais pas tout de suite.Mais elle s’avance lentement et plus elle s’avance plus ses traits me sont familiers. C’est elle Emilie. Je comprends de mieux en mieux vos réticences à me voir la tuer, la supprimer. Mais qui est cette femme? 
Emilie EMilie EMILIE
Je revois votre sourire, votre tendresse à son égard…A quel jeu jouez- vous docteur? Qui est cette femme? Quel est votre but?
Mes émotions se mêlent, je suis curieuse de vous lire

Elisabeth.

Cher Docteur – e4

Paris, le 19 octobre,


Ma chère Elisabeth


Je suis bien content de recevoir régulièrement de vos nouvelles… Mais je dois vous avouer, je suis bien attristé de vous savoir souffrante et de ne pouvoir être présent pour vous aider à surmonter vos angoisses. 
Je ne peux pas encore vous raconter mes affaires à Paris. Je me dois de rester discret. Il se pourrait que l’on me confie de hautes responsabilités… je vous promet, en temps voulus., vous serez parmi les premiers informés. 
Cette reprise du travail est une bonne chose. Vous êtes sur  le bon chemin. Vous êtes forte et même si vous devez prendre sur vous, vous faites preuve de patience. Et la femme brillante qui sommeille en vous va revenir je n’en doute point. 
Je comprends votre dédain concernant cette femme, mais je vous en prie ne faites rien qui vous puissiez regretter par la suite… ignorez ses remarques et faites le minimum pour que  vos relations soient cordiales. Patience, patience… rangez votre colère et transformez cette énergie en force positive!  Tout finira par s’arranger j’ai confiance en vous. 


Au plaisir de vous lire


Dr Henri Duval

Cher Docteur – e3

Lille, le 11 octobre 1996


Cher Docteur Duval,

Je ne saurais vous exprimer cette joie d’ouvrir votre courrier, mon cœur semble s’être emballé, ma respiration accélérée…Vous imaginez aisément ma déception de vous savoir retenu à Paris…Prendre mon traitement? Évidemment que je le prends pour me sentir près de vous pour que vous soyez fier de moi… Mais vous êtes retenu à Paris et rien ne remplace nos séances car je peux vous voir et observer vos réactions…Mes angoisses augmentent en votre absence, auriez vous oublié votre dernière escapade? Il y a 2 ans? Votre voyage à Londres? Désobéissante? j’ai bien écouté vos conseils et j’ai repris le travail depuis peu…Tout en bas de l’échelle étant donné ma longue absence du milieu professionnel. Cette femme je ne l’imagine pas elle est bien réelle, une grande blonde, un regard noisette un sourire de magazine une silhouette de  rêve…Emilie…C’est mon supérieur et elle n’oublie jamais de me le rappeler, elle me rabaisse en me disant que si je suis là c’est grâce à elle car elle le veut bien.. La garce…Mais elle ne sait pas qui je suis ? Vous savez vous quelle femme j’étais autrefois? Vous rappelez-vous? Ma colère grandit chaque instant un peu plus,pas de violence? très bien je peux utiliser du poison si vous préférez….Mais où êtes vous, docteur Duval, pourquoi êtes-vous si long à me revenir? qu’est ce qu’il y a à Paris?

Lizzie

Cher Docteur – e2

Paris, 10 octobre 1996


Chère Elisabeth,


Je vous serai gré de bien vouloir m’excuser pour ce retard dans ma correspondance. 
Les affaires me retiennent à Paris pour le moment mais nous pourrons bientôt de nouveau nous entretenir à mon cabinet à mon retour. 
Je donne beaucoup d’importance à nos entrevues et votre situation m’interpelle, sachez le. 
Pouvez vous m’en dire un peu plus sur elle? Vient elle la nuit, le jour? Vous réveille-t-elle? Ce sentiment de domination n’est il pas accentué par des crises d’angoisses mal contrôlées ? Ou une volonté d’obéissance ?
Il est cependant inutile et il serait risible de lui répondre par de la violence. 
Patience patience! Laissez la encore venir. J’aurai besoin de plus de temps et de plus d’éléments. Faites moi confiance!
En attendant il faut continuer le traitement de fond que je vous ai prescrit, c’est très important. 
J’attends de vos nouvelles !


Docteur Henri Duval