Douce France – e05

Saint-Joseph de rivière le 15 mai 1971

Chère Elodie,


Je serais heureux de partager ma connaissance des étoiles avec mon filleul. Comme tu me raconte que même à la ville les mentalité non pas beaucoup changé, c’est peut-être sa manière à lui de s’évader de son quotidien… 
Tu peux lui dire que sa surprise sera toute particulière au moment du coucher. J’espère que tu as de la place dans sa chambre… Devant sa fenêtre serait idéal. Mais je crois que j’en ai trop dit déjà. 
Marie a déjà préparé tous le planning pour Francis, l’homme de ferme que nous avons engagé. Détaillé presque heure par heure pour ne pas laissé la place à l’imprévu et que l’on puisse partir l’esprit tranquille. Pour le moment,  tout se passe bien avec Francis. Il est jeune et apprend vite.

D’ailleurs Francis te fais passer un message.  » Je t’embrasse ma Lolo et espère que tout va bien pour toi  » Et oui, Francis est le fils de Jérémie, ton amoureux de de l’école primaire.
Une vache doit vêler dans quelque semaine. Nous partirons sans doute après en étant sûr que la mère et le petit aille bien. 
Combien de temps nous accueillerais tu? Nous aimerions rester quelque jours pour profiter pleinement. Marie a tellement hâte de pouvoir faire les boutiques avec Caroline et toi.
Nous vous ramènerons quelques produits de la ferme. 


Bien à toi.


Bertrand

Douce France – e04

Lyon, le 6 mai 1971,


Cher Bertrand,


Ta dernière lettre me va droit au cœur, et je suis impatiente de vous revoir, toi et Marie. J’organiserai une visite de Lyon : nous ferons les beaux quartiers, les places du centre-ville, la Fourvière bien évidemment, et nous irons manger dans un bouchon lyonnais où nous avons nos habitudes avec Caroline.
Alain est également très impatient, maintenant que je lui ai évoqué la fameuse surprise ! Il ne me parle que de cela tous les soirs au moment du coucher ! Il a hâte de te montrer les constellations qu’il sait déjà reconnaître, et d’en apprendre de nouvelles avec toi autour d’un livre, sous le ciel étoilé.
Pour maman, cela ne m’étonne guère.. Les mentalités sont dures à changer malheureusement.. Ce n’est encore pas toujours facile pour Caroline et moi, certaines personnes nous considèrent encore comme des personnes anormales, et irresponsables d’élever un enfant.. Et pour papa, je n’en savais rien.. mais j’aurais de toute façon eu trop peur qu’il dénigre Caroline devant Alain.. Ce ne sont pas des choses qu’il doit entendre.. il est trop jeune et innocent pour être confronté à cette réalité.
Nous vous embrassons et avons hâte de votre venue.J’espère que ton homme de ferme fera l’affaire très vite !


Elodie

Douce France – e03

Saint joseph de rivière le 28 avril 1971


Très chère Elodie,


Caroline à très bon fond, je l’apprécie beaucoup. Elle veux ton bien et celui de la famille, ça se sent.
Je peux te le dire maintenant, après 10 années sans te voir, le père avait beaucoup de regret et souhaitait ton pardon. Il s’était rendu compte qu’il avait mal agit. Ne pas voir son petit fils l’avait anéanti sans qu’il ne l’avoue. 
Nous serions ravi de pouvoir te rendre visite quelque jours. Cela demande beaucoup d’organisation et d’anticipation à la ferme. D’autant que le potager demande en ce moment la plus grande attention avec les dernières gelées. J’ai trouvé un homme de ferme qui pourra palier mon absence, mais je dois le former comme il faut est cela prend du temps.
J’ai parlé de notre futur visite chez vous à la mère. Tu as raison, elle n’accepte toujours pas ta vie avec Caroline et Alain. Elle est trop fermée sur les anciennes valeurs et n’aime pas se qui sort de la « normalité ». Marie trépigne d’impatience de voir les lumières de la ville,  les boutiques, le quartier du vieux Saint-Jean que tu lui a tant parlé, les spectacles, etc…
Bien sur, nous avons hâte de découvrir ton exposition, ton nouveau travail à l’air tellement passionnant quand tu en parle.
Je suis d’accord avec toi, mon filleul sera un grand homme. Lui qui aime les étoiles, je lui ai trouvé un vieux livres chez le libraire du village sur les constellations. J’espère qu’il lui plaira. Une autre surprise l’attend aussi, mais chut… C’est une surprise.
Marie se joint à moi pour vous embrasser.


Prenez soin de vous.


Bertrand.

Douce France – e02

Lyon, 22 avril 1971,


Cher Bertrand,


J’espère que toi et Marie vous allez bien, et que maman se porte bien. Alain va bien, il a reçu ta lettre, mais tu sais comment il est, plus occupé à regarder les étoiles qu’à répondre à son parrain. Il t’embrasse.


Il y a dix ans, je suis partie, et c’est à ce moment là que notre père est mort pour moi.Caroline a bien essayé de me convaincre de venir (pour maman), mais après ce qu’il nous avaient fait à elle et à moi, je n’en ai pas eu la force.. Et puis tu imagines, Caroline, Alain et moi qui viendrions à l’enterrement : du grain à moudre dans le village pour les dix prochaines années.Je ne suis d’ailleurs pas sure que maman aurait appréciée de voir Caroline.. et hors de question que je vienne sans elle..


La traite du matin est bien loin pour moi, la vie à Lyon est fantastiquement riche de culture et de beauté. Les artistes qui travaillent avec Caroline sont incroyables, nous sortons énormément au théâtre et visitons de nombreuses expositions artistiques. Alain en profites énormément pour s’instruire et s’ouvrir au monde, il deviendra quelqu’un, j’en suis sure.
Mon nouveau poste au planétarium est passionnant mais également très prenant. Nous préparons une exposition qui sera j’en suis sure incroyable. Pourquoi n’en profiteriez vous pas pour passer me voir à Lyon à cette occasion ? Tu pourrais venir avec Marie, et maman aussi, si elle le veut. Tu trouveras bien quelqu’un pour veiller sur la ferme pour quelques jours ! Et qui sait, peut-être que tu découvrirais tout le charme de la vie citadine, et que tu voudras venir t’installer.


Embrasses Marie et maman pour moi,


Elodie.

Douce France – e01

Saint-Joseph de rivière le 15 avril 1971


Très chère sœur, nous t’avons point vu ce matin à l’enterrement du paternel.
Ça a fait 10 ans jeudi, je pensais que tu avais pardonné. En plus, il avait changé ces derniers temps…
Bref, la mère a pleuré pour faire bien devant les invités, tu la connais.
Je te rassure, je ne suis pas resté longtemps. Donner du blé à moudre aux commères du village, c’est pas mon truc.
Bref, par chez toi, comment se porte mon filleul? A t’il bien reçu ma dernière lettre? Et toi, comment se passe la vie à la ville? Tu t’y es enfin faites? L’odeur de la traite du matin ne te manque pas?
Je te laisse, il faut que j’aille encore réparer la clôture que le taureau a détruite il y a 2 jours.


Je t’embrasse.


Affectueusement.


Ton frère Bertrand.

Douce France – Intro

Seconde écriture épistolaire.
Le thème imposée était: échange entre deux membres d’une même famille depuis la France profonde (très profonde) dans les années 70.

Les deux joueurs ne se connaissaient pas et sont issus de deux équipes différentes: Nimprotekoa et Impropotames, Colette et Xavier.

Note: Cet échange a le record de rapidité de réponses avec 3 courriers échangés le même jour !!!

Un bel échange bucolique laissant planer de sombres secrets …

Have Fun …

Cher Docteur – e10 – The End

Phnom Penh, le 15 avril


Elisabeth


J’ai longuement hésité à vous écrire. Car je vous en voulais. Oh oui je vous en ai voulu. Vous aviez tout détruit. J’étais heureux. Une nouvelle vie, de nouvelles perspectives s’offraient à moi… et puis cette fameuse soirée…
Et puis l’enquête de police, les interrogatoires, les évaluations psychiatriques… 
J’ai pris du recul. J’ai fait le point sur ma vie. Je me suis rendu compte de pas mal de choses. Je vous ai fait du tort. Mon comportement a été inapproprié. Je ne peux pas encore vous pardonner je suis désolé… ça viendra peut être un jour… mais je ne pardonne pas non plus ce que j’ai fait avec vous… je vous ai aidé…  mais j’ai profité de vos faiblesses. Comment ai-je osé agir de la sorte?
Je suis content d’apprendre qu’on s’occupe bien de vous. Vous avez été déclaré irresponsable de vos actes et vous n’irez pas en prison. Vous allez remonter la pente. 
Pour ma part j’ai quitté Paris, j’ai quitté la France. J’ai revendu toutes mes parts de la clinique, mon appartement, ma Porsche… quand j’y pense cette vie n’était pas faite pour moi. 
Je me reconstruit au Cambodge ou je travaille comme médecin bénévole dans un dispensaire d’un quartier pauvre de Phnom Penh. Je vis simplement et me consacre à fond à mes patients. 
Je n’envisage pas de rentrer. Je souhaite ne plus avoir de contact avec vous Elisabeth. Je me devais de vous écrire une dernière fois. Emilie est morte et nos relations aussi. Vous avez eu le courage de m’écrire à nouveau  après les événements, ça démontre une certaine force de caractère de votre part, mais nos vies se séparent à jamais… maintenant. 


Je vous dit adieu. 


Dr Duval

Cher Docteur – e9

Lille, le 13 janvier 


Docteur Duval,


J’ai enfin trouvé le courage de vous écrire ce courrier. Je sens que vous n’avez plus d’estime pour moi et croyez moi je le comprends pleinement suite à ce que j’ai fait. Si je vous écris c’est pour vous demandez pardon, pardon d’avoir franchi cette ligne de non retour alors que vous vous étiez employé à me remettre sur le droit chemin, que vous vous êtes si bien occupé de moi. Vous m’avez épaulée, écoutée et voilà comment d’un un seul geste je vous remercie.
J’ai repris mon traitement et je vais mieux. Je réalise peu à peu mes actes et mes mots. Ici on s’occupe bien de moi malgré le méfait que j’ai commis.Je me dois de vous expliquer mon geste si l’on peut trouver une logique à cette histoire. Nous ne nous sommes plus parlés depuis cette sombre nuit. Je me remémore cette soirée en boucle. Je la vois dans mon salon sourire aux lèvres me contant sa joie, son amour pour vous, elle était si belle. J’entends encore son rire, je sens encore son parfum , elle était d’une grande beauté et maintenant je ressens ce qui vous plaisait en elle. Cependant prise dans ma paranoïa, ma crise psychotique ma raison était perdue et mes mains ne me répondaient plus. Plus le temps avançait et plus mes idées se brouillaient. Pour me sentir à nouveau en paix j’ai pris ce couteau et me suis approchée lentement d’elle, je lui est enfoncé la pointe du couteau avec une simplicité glaçante.
Aujourd’hui, votre amour est morte et j’en suis la seule responsable… Docteur Duval je vous dit adieu et espère que vous me pardonnerez un jour. Répondez à ce dernier courrier je vous en conjure et conter moi ce que vous êtes devenu.
Bien à vous

Elisabeth 

Cher Docteur – e8

Elisabeth


J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps. Il est temps de penser un peu à moi. 
J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie à mes patients. En effet je me suis construit une réputation et une certaine notoriété. Mais j’ai du laissé de côté ma vie personnel. 
Ma décision est prise. Je pars à Paris dès la semaine prochaine mais Je quitterai définitivement Lille après les fêtes de fin d’année, ce qui me laisse temps de préparer ma succession. 
Je peux déjà vous donner le nom de mon successeur qui a toute ma confiance, le Dr Rémi Larose-Martin et a qui j’ai déjà parlé de vous. Il est présent à mes côtés des cette semaine. 
Je reviendrai de temps à autres pour finaliser les affaires courantes. 
Je suis serein et je sais que vous êtes sur la bonne voie Elisabeth. J’ai suggéré à Emilie de vous faire évoluer sur un poste plus gratifiant.
Bien sûr vous Pourrez toujours m’écrire et je m’efforcerai de répondre à toutes vos interrogations. 


Dr Henri Duval

Cher Docteur – e7

Docteur Duval,

Je lis et relis sans fin votre dernier courrier. Je me sens perdue, je ne comprends plus bien ce qui se passe et vous savez que je n’aime pas bien ne pas maîtriser la situation. Vous êtes amoureux d’une femme au point d’abandonner ce que vous êtes… De quitter votre vie, vos patients, votre notoriété… De revenir à l’anonymat, de reprendre à zéro. Tout cela pour une femme!!!
Mais suis-je la seule à me rendre compte de l’énormité de la situation ? Certes vous contez ces qualités ( qu’elle sait mettre en avant avec beaucoup d’hommes) mais connaissez vous toutes les facettes de cette femme que je vois tous les jours, que j’observe depuis si longtemps ? Elle vous trouve le poste de vos rêves sans aucun doute je ne peux revenir là dessus mais elle vous éloigne de votre vie, de vos passions, de votre notoriété, de moi…
Je ne puis trouver d’autres mots: c’est de la manipulation et pour le coup je sais en reconnaître quand j’en vois c’est art que je pratique depuis tant d’années.
Docteur, je ne suis pas jalouse de l’amour que vous lui portez, je ne peux me le permettre, mais pourquoi vous envoyez à Paris loin de tous vos repères..
J’ai besoin que vous m’ éclairiez sur la situation…

Elisabeth